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Mémorial Charles Timmes

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, le Brigadier Général James Maurice GAVIN, commandant-adjoint de la 82ème Division Aéroportée, avait sous son commandement direct la «Task Force A» . Il s'envola de la base anglaise, de « Saltby ». Son avion, C.47 N° 43-30651, piloté par le Lieutenant Colonel Glen MYER, 50e escadron de transport de troupes du 314e groupe de transport tic troupe, était l'un des 24 avions de la série n°21, chargés de convoyer les parachutistes de la HQ & HQ compagnie, 508e" PIR, ainsi que. de la Compagnie «B» du 307e bataillon du génie parachutiste. 
La flotte aérienne rencontra un épais banc de brume en arrivant prés de la DZ «N» de Picauville, si bien que l'avion du Général GAVIN s'écarta involontairement du point de largage prévu.
Peu après 02h00 du matin, (heure de l'armée américaine) le 6 juin 1944, le Général GAVIN à là tête de ses hommes, sauta au combat, et  atterrit quelque part dans ce périmètre entre, ce qui allait plus tard, et pour d'autres raisons; devenir célèbre sous le nom « des vergers du Lieutenant Colonel TIMMES », et la zone de saut « DZ T ». 
C'est d'ici, de ce petit coin de Normandie, que commença la fabuleuse épopée du Général GAVIN, qui allait conduire ses parachutistes à la Libération de l'Europe, et se terminer à Berlin en mai 1945. 

Cette nuit là, lors de son saut en parachute, le Lt. Col. Charles TIMMES allait connaître une grande frayeur Car, s'imaginant qu'il allait atterrir dans une prairie normande très verdoyante, comme il en existe tant ici, il toucha le sol de France dans une soixantaine de centimètres d'eau au beau milieu du marécage situé tout près d'ici Dès son atterrissage, un violent coup de vont entraîna son parachute sut 2 ou 300 mètre, lut maintenant ta tète son l'eau.Finalement, c'est un autre coup de vent qui lut sauva la vie, en le projetant sur un petit talus Il se releva rapidement et dégrafa son harnais. 

Durant la descente, il avait pu distinguer la voie ferrée il comprit qu'Il se trouvait à environ 2 km A l'est d'Amfreville. Accompagné d'un petit groupe de ses hommes qui avaient atterri tout comme lui dans l'eau du marais, ils se dirigèrent droit au sud en direction de Cauquigny, alors que l'ennemi tirait déjà des rafales dans leur direction. Tout près de la chapelle, un groupe de 30 hommes de la Comapagnie D  de spn  bataillon vint se jJoindre à lui.
Le lieutenant Colonel TIMMES constata que le secteur était très calme. 

Il remonta vers Amfreville à travers champs.. car il entendait des coups de feu. de Am. Il pensait que son bataillon attaquait le bourg en venant de nord, Il pensait  pouvoir attaquer t par le coté Est. Mais les coups de feu ennemi claquaient de partout, des hommes tombaient sous les balles. Le Lt. Col. Charles TIMMES ordonna à tous les hommes qui l'entouraient de se replier. Les allemands très nombreux les paralysaient.

Vers 9h30 le 6 juin 1944, ils prenaient tous une position défensive dans tous les vergers que vous voyez ici. Il était dépourvu d'équipement en communication radio avec lequel il aurait pu entrer en contact avec un échelon de commendement  plus élevé ou d'autres groupe.Il espérait grâce au ralliement regagner  la tète d'une troupe pour être capable de prendre d'assaut Amfreville tant que le jour durerait. Il envoya une patrouille avec à sa tête le le  Lt. Lewis LEVY pour reconnaître en avant poste l'approche ouest de la chaussé de la Fière à Cauquigny. LEVY rendit compte qu'elle était vierge de toute présence ennemie. Le Lt. Col. TIMMES creusa son foxhole sous un arbre dans un verger à 150 mètres d'ici derrière une ferme, tout près de chez Monsieur Jules JEAN. Ses hommes creusèrent les leurs au pied de toutes les haies. Pendant ce temps, les Allemands attaquèrent en force la position de Cauquigny, qui fut perdue. Les rescapés du 507ème (incluant les 1" Lt. Lewis LEVY et 2nd Lt. Joseph KORMYLO) et du 508ème parachutiste rejoignirent le Lt. Col. TIMMES dans ces vergers isolés.
En fin de journée, il comptait autour de lui environ 150 hommes, 1 canon de 57m/m et 2 mitrailleuses. Pour la nuit ses hommes prirent des positions de défense dans les vergers environnants, ainsi que dans celui qui se trouve devant nous.
Le Lt. Col. TIMMES était inquiet, car une quarantaine de ses hommes avaient été atteints par l'ampleur du feu ennemi. La survie dans son isolement n'était plus qu'une question de jour. 

Le lendemain, mercredi 7 juin, la pression des allemands augmenta. Ils se faufilaient dans les haies et les buissons. Ils arrivaient du hameau du Motey, mais aussi du côté Nord, venant du Château Gris. Ils tentèrent de s'infiltrer dans les positions du périmètre défensif. Les hommes les repoussèrent par un feu violent. Jamais ils ne purent pénétrer dans le marais. Ce mêmejour vers 17h00, les hommes isolés reçurent un parachutage de vivres, d'armes et de munitions, ce qui leurredonna une lueur d'espoir. Se voyant attaqué au Nord, comme au sud, le Lt. Col. TIMMES savait qu'il ne pourrait pas tenir encore bien longtemps ces positions. 

Le jeudi 8 juin fut une journée terrible. Entre 5 et 600 allemands arrivèrent tout près d'ici au Motey. Les parachutistes du Lt. Col. TIMMES lancèrent de fortes patrouilles, l'une vers le Château Gris, l'autre vers la ferme LAPIERRE. La bataille fit rage, les balles par centaines criblaient les arbres et les façades des maisons du hameau des Heutes que vous apercevez là-bas. Les Allemands lancèrent plusieurs attaques furieuses.. Les parachutistes fauchaient tous ceux qui se présentaient à découvert. Les hommes du Lt. Col. TIMMES avaient tenu bon sous les mortiers et la mitraille. 

Ce même jour, toujours à la recherche de contacts avec un haut échelon de commandement, le Lt. Col. TIMMES donna comme instructions au 1st  Lt. John MARR (Co. G/507th PIR) de rentrer en contact avec toutes forces amies qu'il trouverait de l'autre côté du bassin du fleuve côtier en crue (Merderet). MARR et son estafette de peloton, Pfc. Norman CARTER, partirent à midi et trébuchèrent à l'improviste sur une route empierrée dissimulée sous une hauteur d'eau profonde jusqu'aux genoux, qui les conduisit vers le nord-est en direction du talus de la voie de chemin de fer. Un trajet en barque puis en jeep plus tard, ils furent au poste de commandement de la 82ème Division, où il fût décider d'envoyer cette nuit là le 1er bataillon du 325ème planeurs de l'autre côté au moyen de la route submergée, pour attaquer sur leurs arrières les Allemands qui tenaient Cauquigny et le versant ouest de la chaussé de la Fière. CARTER s'en revint pour prévenir TIMMES de ce plan et MARR resta en arrière pour guider les hommes des planeurs vers la position de TIMMES. Leur arrivée permit à TIMMES de remplir son besoin de liaison avec la division, qu'il avait attendu depuis si longtemps. A 23h30, le Major Teddy Sanford, commandant le 1" bataillon du 325ème planeurs, qui avait pour guide le 1st  Lt. John MARR G/507ème PIR en accompagnement du ter Lt. Wayne PIERCE 325ème GIR, partant depuis la voie ferrée, emprunta le gué secret qui traverse d'est en ouest le marais. La Compagnie « C » en tête, ses hommes attaquèrent le Château Gris, pendant que les Compagnies « A » et « B » ont traversé les vergers pour gagner le chemin du Motey. A 03h30 du matin, près du carrefour d'Amfreville, la Compagnie « C » tomba sur un bivouac de l'artillerie allemande. La réaction fut très violente. Douze soldats du 325ème planeur tomberont sous les balles. Alertés, les mortiers du Lt. Col. TIMMES entrèrent en action, ce qui permit au reste du 1er bataillon de se regrouper, quoique désorganisé, dans les vergers du Lt. Col. TIMMES.

Le lendemain, intervint la très dure bataille de la chaussée reliant le pont de la Fière à la chapelle de Cauquigny. Entre autres, le 3ème bataillon du 325ème planeur et ceux du 507th  PIR y furent engagés. Les Allemands furent chassés de cette position. Dans la foulée, nos amis américains poussèrent vers le Motey. Cette poussée permit de dégager l'étreinte allemande autour des vergers du Lt. Col. TIMMES. Ils purent enfin reprendre les combats dans d'autres conditions. Mais ici, les pertes furent très élevées. L'étau allemand ayant sauté, les hommes valides purent relever leurs blessés et les morts qui se trouvaient dispersés dans les champs. Ils en dénombrèrent près d'une centaine. Les blessés furent évacués vers l'hôpital de campagne installé prés du manoir de la Fière. Les habitants du hameau qui aidèrent et portèrent secours aux blessés, racontent que lorsqu'ils lavèrent les draps dans la grande mare, l'eau était rouge du sang des héroïques soldats .

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