Stèles de Beg-runio
Deux stèles en hommage aux 9 civils otages des allemands enfermés dans un wagon à destination de l'Allemagne. Ils ont été pris sous les tirs croisés entre les troupes américaines et allemandes le 7 août 1944.
Vincent Baudic, Marguerite Caugant née Le Naour, Jean Bernard, Jean Hémery, Jean Flaouter, Jean Le Menn, Jean Marie Porhiel, Antoine Hénaff, Manuel Gutierrez (espagnol).
Jeudi 3 août 1944 : face à l'arrivée imminente des troupes alliées, les Allemands quittent leurs garnisons pour converger vers la place forte de Lorient.
Rosporden, où la Résistance est particulièrement active, est pour les Allemands un passage quasi obligé.
Vendredi 4 août : Rosporden, 5 h du matin : les résistants attaquent les positions allemandes. Les combats font rage, mais devant l'arrivée massive des troupes ennemies, les maquisards doivent se replier.
Les Allemands ont perdu une centaine des leurs. Furieux, ils brûlent plus d'une trentaine de maisons et regroupent plusieurs centaines de Rospordinois sur la place de la gare. Dans un premier temps, ils décident de fusiller immédiatement 100 otages, mais sous la pression d'officiers plus conciliants, le nombre est réduit à 35. Finalement, au lieu de les fusiller, décision est prisede les transférer à Lorient devant un tribunal de guerre.
A 14 h, les prisonniers sont conduits à Quimperlé en camion, deux otages ligotés à hauteur des phares du camion de tête, pour prémunir le convoi d'une attaque des FFI. A leur arrivée, ils sont tous enfermés avec des Quimperlois dans un blockhaus où ils passeront une pénible nuit, à la limite de l'asphyxie.
Samedi 5 août : sur la cinquantaine de prisonniers du blockhaus, une vingtaine est libérée. Restent 29 otages raflés à Rosporden.
Dimanche 6 août : ils sont conduits à la gare de Quimperlé pour charger un train de conserves.
Lundi 7 août : pendant que la Résistance libère Rosporden, le train, avec les otages à bord, quitte Quimperlé sous la pression des FFI scaërois. Dans leur précipitation, les Allemands n'ont pas pu clouer le vasistas du wagon
des prisonniers.
17h30 : le train arrive ici, à Beg Runio, où viennent de se positionner quelques chars américains, entrés à Quéven avec les troupes alliées depuis 10h30. Un obus, tiré par un tank allié, bloque la locomotive, Des balles
incendiaires mettent le feu à un wagon. Des otages réussissent à s'échapper par le vasistas pour ouvrir ensuite la porte du wagon. Tirs croisés des Américains et des Allemands. 9 otages sont tués. 7 sont blessés, qui, avec les 13 autres otages indemnes, sont accueillis par le docteur Diény, sœur Adeline et les autres secouristes quévenois dans les caves de l'andouillerie Crenne. De la, tous les survivants vont gagner Pont-Scorff.
Le jeudi 10 août au matin, ils rentreront à Rosporden, libérés.
Les corps des 9 victimes seront inhumés sommairement sur place, quelques jours plus tard ils regagneront leur terre natale après la reddition de la poche allemande de Lorient le 10 mai 1945.
Contribution et crédit photo Le Bourvellec Eric