Recherche

Ferme de Lormeau

Ferme où a été installé l'hôpital de campagne après l'attaque du bivouac américain
En ce début de mois d'août 1944, Francine Jestin habitait chez ses parents à la ferme Le Roy à Lormeau. Elle a résumé le déroulement de ces journées de libération de Plabennec notamment * celle du mardi 8 août où les Américains ont réquisitionné la ferme familiale pour y installer une infirmerie de campagne.

«Le matin en allant traire les vaches, nous avons été surpris de voir le déploiement des forces américaines derrière les écuries de la ferme Tynévez. Dans la nuit. nous avions entendu le bruit des véhicules qui venaient de Gouesnou vers Plabennec. Après les contacts chaleureux, vers 10 h, nous avons dû nous replier dans l'abri suite à des tirs de la DCA venant de l'aérodrome de Guipavas. Toute la matinée, ces tirs se sont abattus sur les forces américaines et les alentours dont les écuries Tynévez, l'étable de chez Gourmelon et la façade de la maison Floc'h. »
 « Terrés dans l'abri (une tranchée sous un tas de foin), ma mère, mon frère et mes trois sœurs, nous nous demandions dans quel état nous allions retrouver notre maison. Vers 14 h, le bruit cessant un peu, mon frère sortit pour aller vers la maison. En arrivant, il la trouva signalée d'un drapeau de la croix rouge et un officier s'excusa de l'avoir occupée pour y installer un refuge de première urgence. Partout des blessés dont les plus graves étaient opérés sur place, et du sang partout. Les morts étaient rangés à l'extérieur avant d'être évacués sur des jeeps.

« Après avoir pris quelques victuailles nous allâmes nous occuper des bêtes qui, ce jour-là étaient restées à l'étable. Le soir on nous a priés de quitter les lieux car les Allemands pouvaient revenir. Nous nous sommes réfugiés chez des cousins distants de 5 km où nous a rejoints le reste de la famille. Les jours suivants, les Américains autorisèrent deux personnes par ferme à venir s'occuper des bêtes,»

«  Cela a duré une quinzaine de jours avant que la libération n'intervienne. La moisson n'avait pas été faite mais vu le bel été que nous avons connu, elle a pu attendre septembre, malgré les dégâts occasionnés par les allées et venues des chars dans les champs. Pour finir, un officier allemand est venu chez nous pour que nous le conduisions aux Américains et surtout pas aux FFI. »

Crédit photo et contribution Philippe Boudot

Location for : Listing Title