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Citadelle de Port-Louis

Lieu de supplices et de répression pour les résistants. 69 résistants jetés dans une fosse et mitraillés. Le charnier ne fut découvert qu'en mai 1945. Un mémorial rend hommage aux suppliciés.


Le 18 mai 1945, un ossuaire était découvert dans l'ancien stand de tir de la Citadelle de Port-Louis.
Le 19 mai, l'exhumation et l'identification des 69 cadavres de patriotes commençaient. Six corps n'ont pu être identifies
Les premières exécutions auraient eu lieu le 9 mai 1944, les dernières en juillet 1944
Grâce aux renseignements fournis par un Tchèque et Polonais incorpores de force dans les compagnies disciplinaires allemandes, un charnier fut découvert sous les décombres du stand de tir installé par les Allemands à l'entrée de la Citadelle de Port Louis (à l'emplacement de l'actuel Mémorial) Nous savons qu'ils avaient délibérément dynamité pour faire croire à une destruction causée par une bombe, lancée par l'aviation alliée.
Les corps furent déposés dans des cercueils et alignés le long du rempart de la Citadelle où familles et proches des disparus sont venus identifier un époux, un fils, un frère, un ami.
Le samedi 19 mai 1945, les autorités civiles et militaires ont assisté à l'exhumation en présence d'officiers allemands dont le général Fahrmbacher, commandant de la place forte de Lorient
Après des recherches abouties grâce aux différentes archives allemandes et françaises, en 2020 et 2021, quatre des six inconnus ont pu être identifies
Jusqu'à cette sinistre découverte, les familles ignoraient tout du sort réservé à leur fils, époux, père. Les généraux nazis et les soldats sous leurs ordres s'étaient ainsi, au mépris de la Convention de la Haye, parfaitement conformés aux ordres de leur Führer, inscrits dans le décret de décembre 1941 dit a NN Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) expliqué comme suit par Himmler, Reichfürber, chef des SS, chef de la Gestapo, le 7 décembre 1941.

Après mûre réflexion, la volonté du Führer est de modifier les mesures à l'encontre de ceux qui se sont rendus coupables de délits contre le Reich ou contre les forces allemandes dans les zones occupées. Notre Führer est d'avis qu'une condamnation au pénitencier ou aux travaux forces a vie envoie un message de faiblesse, La seule force de dissuasion possible est soit la peine de mort, soit une mesure qui laissera la famille et le reste de la population dans l'incertitude quant au sort réservé au criminel. La déportation vers l'Allemagne remplira cette fonction.

Instructions complétées à l'intention des états majors de la Wehrmacht par une lettre du Marichal Kantel, chef du haut commandement allemand, dans ses directives du 23/07/1941 et du 16/09/1941 diffusées dans toutes les unités de l'armée allemande à travers l'Europe occupée:
- Les prisonniers disparaîtront sans laisser de trace,
- Aucune information ne sera donnée sur leur lieu de détention ou sur leur sort

Le 27 avril 1944, le Géneral Fahrmbacher commandant du 25 Corps d'armée (stat-major à Pontivy donna l'ordre d'incarcérer les Résistants dans la Citadelle de Port Louis, D'autres centres de rassemblement sont installés à la citadelle de Brest et au Fort de Penthièvre.

A partir de mal 1944, une section spéciale du Tribunal de la Feldkommandantur est créée à Rennes pour connaitre des affaires de résistance. Dans le Morbihan, Tribunal de la Feldkommandantur qui n'avait plus prononcé de condamnations à mort depuis 1942, le fait à nouveau dès février 1944. L'abondance des affaires à juger provoque la création de deux tribunaux spéciaux, qui siègent l'un à Port-Louis le début de mai, l'autre a Penthièvre quelques jours plus tard
Le Tribunal de Port-Louis prononça 69 condamnations à mort. Selon le journal Ouest-France, le lieutenant Waldeck, qui avait reçu l'ordre de siéger à ce tribunal qui condamnait les accusés sans les entendre, aurait choisi de se donner la mort.

Selon l'historien Jean-Claude Catherine:
Les exécutions se passaient vers 5 heures du matin Le peloton de soldats était aux ordres du sous-lieutenant Hermann Fuchs 30 ans, qui commandait la compagnie disciplinaire de la citadelle Celui-ci était sous l'autorite du général Walter Düvert qui, en tant que chef de la 265eme division d'infanterie basé en Bretagne Sud, s'impliquait directement dans l'activité de la citadelle, interdisant les échanges de lettres et de colis entre les prisonniers et leurs familles ainsi que la présence d'un aumônier pour assister les fusilles. Les victimes dont beaucoup avaient les pieds et mains entravés de fil de fer et les yeux bandés étaient abattues au bord de la fosse et recevaient le coup de grâce d'une rafale de mitrailleuse

Crédit photo Le Bourvellec Éric
Contribution Isabelle Christien.

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