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Rafle du 21 juin 1944 Spézet

Le mercredi 21 juin 1944, dès le lever du jour, les troupes allemandes encerclent la commune de Spézet puis, un peu avant huit heures, rassemblent sur la place de l'église une centaine d'hommes, soit disant pour un banal contrôle d'identité. Il s'agit en fait d'une opération de représailles contre les actions de sabotage des résistants des maquis très actifs de Spézet et de Saint-Goazec.
Suite à cette rafle, onze otages sont torturés et fusillés à Rozangat en Lanvénégen le 24 juin 1944. Ils reposent au cimetière de Spézet, où une stèle avec leurs noms a été installée en leur mémoire sur le mur extérieur en 1994. Elle a été restaurée et déplacée en 2019.
Le témoignage de Guillaume Rivoal (1924-2016), alors secrétaire de mairie, résistant rescapé de la rafle, reconstitue le déroulement de ce drame qui fut l'un des épisodes marquants de l'Occupation à Spézet durant la Seconde guerre mondiale:
" Après avoir martelé "vous savez que nous frappons fort et si nous revenons, nous frapperons encore plus fort", l'officier allemand décide de libérer la plus grande partie des personnes rassemblées, pour ne garder comme otages que vingt-quatre hommes et une femme. Ils sont interrogés tour à tour par la Gestapo dans la boucherie de Joseph-Louis Hénaff, (face à la mairie) avant d'être enfermés dans l'ossuaire. Les otages sont séparés en deux groupes, les suspects n°1 au nombre de onze et les suspects n°2 au nombre de quatorze. De temps en temps, un officier allemand vient chercher un otage en l'appelant par son nom et le conduit à la boucherie ou quatre ou cinq d'entre eux subissent des tortures. Les captifs de l'ossuaire, terrifiés, entendent leurs cris de douleur depuis la boucherie. Vers dix-sept heures, les Allemands mettent fin à l'enfermement. Ils réquisitionnent un fourgon pour transporter les onze suspects n°1 au Faouët. Jugés par une cour martiale, ils sont fusillés le 24 juin à Rozangat.
Sur le deuxième groupe, trois sont libérés sur place (dont Guillaume), les autres sont conduits à pied jusqu'à Roudouallec puis acheminés par camions au Faouet.
Après avoir subi un nouvel interrogatoire devant une cour spéciale, neuf d'entre eux sont dirigés vers l'école Saint Charles de Quimper et libérés au bout de quelques jours. Les deux autres, Yves Breniel et Alexandre Lucas sont transportés à la prison de Fresnes près de Paris. Alexandre Lucas est finalement libéré. Yves Breniel est torturé (les ongles des mains arrachés) et parvient à s'échapper lors d'un transfert. Il est caché par résistants cheminots jusqu'à la Libération de Paris"

Crédit photo et contribution Philippe Boutot.
Texte du panneau

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