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Stèle du naufrage du Lancastria

Texte du panneau

Chemin de la Mémoire 39-45 en Pays de Retz
 Naufrage du LANCASTRIA au large de la Pointe-Saint-Gildas, le 17 juin 1940
Depuis le 10 mai1940, l'armée allemande déferle sur la France. Le réembarquement d'une partie du corps expéditionnaire britannique s'est achevé le 4 juin 1940 à Dunkerque (opération Dynamo) et le 13 juin au Havre (opération Cycle). Cette évacuation va se poursuivre entre le 16 et k 25 juin, lors de l'opération Aerial à partir des ports de Cherbourg, Saint-Malo, Brest, Saint-Nazaire, La Pallice, Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz.

Paris vient de tomber Constatant l'inanité d'un réduit breton  indéfendable, Churchill a en effet ordonné au général Brooks de rapatrier au plus vite les restes du corps expéditionnaire. Cette opération Aerial va permettre à près de 200 000 soldats alliés de rejoindre l'Angleterre (britanniques mais aussi polonais, français, tchèques, belges...)

Le 17 juin 1940, alors que la Wehrmacht vient de pénétrer en Bretagne, le maréchal Pétain appelle à cesser le combat et demande l'armistice. Il est 12 h 30. Le lendemain 18 juin à 18 h, le général de Gaulle lancera son appel sur les ondes de la BBC « Cette guerre est une guerre mondiale... Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas".  Entre ces deux appels se seront écoulées trente heures où aura basculé le sort du pays... Et la flotte britannique aura connu le naufrage le plus coûteux en vies humaines de son histoire.

Le 16 juin, on attend à Saint-Nazaire environ 15 000 soldats britanniques. A la fin de l'opération on aura évacué plus de 40 000 hommes une majorité d'anglais, mais aussi des Polonais et de Tchèques, ainsi que quelques civils. Ils battent en retraite en camion, en voiture, en moto mais le plus souvent à pied. Ils sont rejoints par les personnels des hôpitaux militaires et des dépôts de la région. Les soldats détruisent ou abandonnent sur place armes et munitions, véhicules, carburant....

Parmi une flotte de navires de toutes tailles, quatre paquebots mouillent l'ancre en rade de Saint-Nazaire : le Botary,le Georgie, le Duchesse d'York et le paquebot polonais Sobieski. Malgré le risque des mines, le transbordement commence le 16 juin à 11 h, assuré par trois torpilleurs de la Royal Navy et trois remorqueurs français. Le lendemain 17 juin, la flotte a encore grossi et certains bateaux accostent même la forme entrée du port.
Parmi une vingtaine de navires mouillant dans la rade, on reconnaît l'Oronsay et le Lancastria, un ancien "liner" de 16 000 tonnes transformé en 1932 en paquebot de croisière de la Cunard. Les transbordements achevés, les deux navires feront route en convoi pour réduire le risque de torpillage par des sous-marins ennemis...

 A 13 h 48, première alerte ! Un bombardier allemand largue 4 bombes , sur l'Oronsay dont une explose sur le pont et une autre sur la timonerie, entièrement détruite. Sur le pont du Lancastria, le capitaine Rudolph Sharp est près à faire appareiller son bateau plein à ras bord. Le matin même, deux officiers seraient montés à bord de l'ancien paquebot de luxe prévu pour 2500 personnes pour demander au capitaine d'embarquer autant de soldats que possible... Soudain, à 15 h 48, trois junkers 88A de l'escadrille 11./KG30 du 4. Fliegerkorps en provenance de la base de Chièvres en Belgique, fondent à nouveau sur la flotte ; leurs pilotes sont spécialement entraînés à l'attaque des bateaux d'évacuation du corps expéditionnaire britannique.

 Les mitrailleurs de pont du Lancastria ouvrent le feu mais ne peuvent empêcher le deuxième bombardier de lâcher 4 bombes. La première éclate dans la cale N° 2 au milieu de 800 hommes de la RAF. La deuxième transperce la cale n° 3, libérant 500 tonnes de mazout qui envahissent le navire. La troisième tombe tout près de l'unique cheminée pour exploser dans la salle des machines. La quatrième éventre la cale N° 4 où la mer s'engouffre. Au moins un millier d'hommes sont déjà morts ou blessés. Tandis que se répand un mazout gluant et épais, le Lancastria  s'incline à bâbord. En 24 minutes, il aura disparu de la surface des flots.

Après avoir chanté des chants populaires ou patriotiques (Roll out the barre!, There roill ahvays 6e an England) et des hymnes religieux pour se donner du courage, tous ceux qui le peuvent se jettent à l'eau avant que le navire ne sombre dans la baie des Charpentiers. Une nouvelle vague de bombardiers Heinkel III largue alors des bombes incendiaires, heureusement sans effet sur une couche de 20 cm de mazout où se débattent les rescapés s'accrochant à tout ce qui flotte. A la suite du bateau pilote La Lambarde et du destroyer Highlander, tous les navires se portent au secours des naufragés, tandis que les avions mitraillent les survivants. On va repêcher 2477 rescapés. Mais combien d'hommes à bord ? On avait arrêté les enregistrements vers 6000, mais on avait continué pourtant d'embarquer... Sept mille ? Huit mille ? Neuf mille hommes ? Les documents de bord sous secret militaire ne s'ouvriront qu'en 2040. Pendant des mois, on va retrouver des centaines de cadavres sur les plages et dans les filets des pêcheurs. Ils sont enterrés dans 53 cimetières entre Brest et Soulac, dont 16 de part et d'autre de l'estuaire de la Loire. Mais au large de la pointe Saint-Gildas, à 9,5 miles au SW de Saint-Nazaire, par 24 m de fond, le long du chenal des Grands Charpentiers, gît encore l'épave éventrée déclarée u tombe de guerre t. (47°08 N, 2°20 W, au large des Evens).


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